Le Trône du prisonnier by Holly Black & Leslie Damant-Jeandel

Auteur:Holly Black & Leslie Damant-Jeandel [Black, Holly & Damant-Jeandel, Leslie]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Young Adult Fiction, Fantasy, Wizards & Witches
ISBN: 9782700280142
Google: _UIpEQAAQBAJ
Éditeur: Rageot Editeur
Publié: 2024-10-15T16:00:00+00:00

Chapitre 13

Il était une fois une femme si belle que nul ne pouvait lui résister.

C’est ainsi qu’Oriana raconta l’histoire de Liriope à Chêne après qu’il eut couronné Cardan nouveau Grand Roi de Domelfe. Cela ressemblait à un conte de fées ; du genre de ceux que les mortels se racontaient, avec des princes et des princesses. Mais la vérité, c’est qu’on avait menti à Chêne, et que ce mensonge était l’histoire de sa vie.

Oriana était sa mère et ne l’était pas. Madoc était son père et ne l’était pas.

Il était une fois une femme si belle que nul ne pouvait lui résister. Lorsqu’elle parlait, c’était comme si le cœur de ceux qui l’écoutaient ne battait que pour elle. Un jour, elle retint l’attention du roi, qui fit d’elle la première de ses concubins et concubines. Mais le fils du roi l’aimait aussi, et voulait l’avoir pour lui seul.

Chêne ne comprit pas vraiment ce que voulait dire concubins et concubines et, comme à Terrafæ la sexualité n’avait rien d’embarrassant, Oriana lui expliqua que ces mots désignaient des gens que le roi avait envie d’emmener dans son lit. Si c’étaient des garçons, comme Val Moren, c’était pour le plaisir. Si c’étaient des filles, comme Oriana, c’était pour le plaisir et aussi pour avoir, peut-être, des bébés. Enfin, si l’amant était d’un autre genre, c’était pour le plaisir et, pour les bébés, ce serait la surprise.

– Pourtant, toi, tu n’as pas eu de bébé avec le roi, fit remarquer Chêne. Tu n’as que moi.

Oriana sourit et lui chatouilla l’aisselle. Chêne se déroba en se tortillant.

– Eh oui, confirma-t-elle. Mais Liriope non plus, car le bébé qui était dans son ventre était celui du fils du roi, le prince Dain.

Il était une fois une femme si belle que nul ne pouvait lui résister. Lorsqu’elle parlait, c’était comme si le cœur de ceux qui l’écoutaient ne battait que pour elle. Un jour, elle retint l’attention du roi, qui fit d’elle la première de ses concubins et concubines. Mais le fils du roi l’aimait aussi, et voulait l’avoir pour lui seul. Hélas, lorsqu’elle tomba enceinte de lui, il prit peur. Bien qu’il soit l’enfant que son père préférait, celui-ci avait d’autres fils et filles. Le prince risquait de ne plus être le favori, si le roi apprenait que son fils avait emmené sa concubine dans son lit à lui. Alors, le prince versa du poison dans la coupe de la femme pour la faire mourir.

– Je ne comprends pas, dit Chêne.

– On peut parfois être avide en amour, expliqua Oriana. Ce n’est pas grave si tu ne comprends pas, mon chéri.

– Mais s’il l’aimait, pourquoi il l’a tuée ?

Cette histoire lui faisait un drôle d’effet, comme si sa vie ne lui appartenait pas vraiment.

– Oh, mon poussin… répliqua sa mère.

Sa seconde mère ; la seule qu’il connaîtrait jamais.

– Malheureusement, il préférait le pouvoir, déplora-t-elle.

– Moi, si un jour j’aime quelqu’un… commença Chêne.

Mais il ne savait pas comment continuer. Si un jour j’aime quelqu’un, je ne le tuerai pas lui semblait un peu léger.

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